Detrack

J'ai vu 13 reasons why. Aussi bien prononcé, "treize raisons whai" pour les personnes qui ont absolument la flemme, le non réflexe et la non-maitrîse de la langue anglaise. Aussi bien dit : moi. Le but de cette série est sûrement la prévention contre le harcèlement, le viol et le suicide. Dites-moi si à travers la tension palpable qui est tendue au-dessus des épisodes tout au long de cette série, vous y interprétez autre chose de plus ou moins flagrant. Pour commencer, il faut savoir que ce n'est pas dans mes habitudes de regarder des séries avec une intrigue angoissante ou encore "gore". Mais le succès, la curiosité et l'intrigue, proche de la réalité, m'ont attiré. Et j'ai donc commencé, hier ou avant-hier à regarder cette foutue série. Excusez-moi d'avance pour mes vulgarités mais je crois bien que j'ai dû pleurer des dizaines de fois et passer pour un émotif trop émotif. Il faut aussi que je vous avoue que si toutes fois vous êtes ici pour y trouver un résumé de Wikipédia, je vous préviens d'avance que vous serez déçu. Vous ne pourrez pas apprendre la fin sans avoir vu la série et feindre de connaitre le sujet pour en discuter avec vos amis. Mon explication restera conventionnelle et ne racontera donc pas comment l'histoire aboutie.

Voici donc mon synopsis personnalisé.
Hannah Baker est une adolescente, comme vous, comme moi. Seulement, celle-ci s'est suicidée. Un jour, Clay, un bon ami d'Hannah, reçoit cette boîte devant son palier. Elle est remplie de 13 cassettes et d'un plan. Ce sont les treize raisons du "pourquoi" de son suicide, expliquées par Hannah elle-même. Le principe est simple : une cassette, une personne coupable. Je vous laisse découvrir par vous-mêmes les péripéties qui succèderont cet événement sans vous en dire plus.

Même si je ne suis pas sûr que mon avis personnel vous intéresse tant, je vais quand même vous avouer ce que j'en ai pensé. Tout d'abord, j'ai été étonné : ce n'est pas gore et les thèmes sensibles y sont abordés avec une justesse irréprochable.Il y a une certaine dépression qui vous éprend. Comme si vous faisiez partis de l'histoire. C'est ce qui nous pousse à continuer de regarder la série, comme Clay à écouter les cassettes. Je vous ai un peu menti, il n'y a pas que le harcèlement, le viol et le suicide qui y sont évoqués, mais bien d'autres problèmes de la société d'aujourd'hui un peu trop laissés de côté et pas assez abordés. Les réseaux sociaux. "Ils ont fait de nous des espions.", les établissements qui ne réagissent pas face à la douleur de certains de leurs élèves et du harcèlement pourtant visible. Ils préfèrent garder le silence pour éviter de dégrader la réputation de leur lycée, au risque d'en sacrifier des vies.

Après la dernière minute du treizième épisode, le dernier, j'étais triste. Oui, mais également à cause de cette nostalgie commune que l'on ressent chaque fois que l'on termine une série. Mais cette fois-ci c'était différent. Une phase de sentiments qui commençait à peine.
Au bout d'un bon quart d'heure, il y a une colère qui est montée dans mon estomac et qui n'est toujours pas redescendue. Et puis, je crois que cette série change notre vision des choses. Je crois que lorsque je verrais pleurer quelqu'un... En fait, je ne crois pas, c'est arrivé. J'aurai peur qu'il fasse comme Hannah Baker, se suicider. Je ferai attention à mes paroles, même si parfois c'est involontaire. Et je, je... j'essaierai de comprendre ce qui ne va pas. J'insisterai, je persisterai. Je ne veux aucun regret. J'éloignerai cette personne du mieux que je peux, de cette solitude atroce que l'on ressent au moins une fois dans notre vie. De la dépression aussi, ce gouffre sans fin où l'on ne ressort absolument pas intact. Je tenais à vous dire que, si vous êtes dans cette situation, s'il se passe quelque chose dans votre vie de terrible ou même que vous jugez ridicule alors que ça ne l'est pas tant, si vous le considérez non-grave mais qu'au fond, vous savez, vous savez que c'est inaproprié. Vous devez impérativement parler, ébruiter, dès le début. Même si je sais à quel point c'est difficile, à quel point cela nécessite du courage et de la force. Mais c'est le seul moyen de changer les choses, de vous aider et d'éviter le pire. Les personnes à qui vous pouvez en parler :
1. Vos parents. 2. Vos frères et soeurs. 3. Un(e) ami(e). 4. Votre petit(e)-ami(e) 5. Votre famille éloignée. 6. Un psychologue ou une personne compétente. 7. Une association compétente et spécialisée dans ce cas, trouvable sur internet et possibilité de les appeler ou de les contacter gratuitement. 8. A une lettre, un sms, un email, un message, un snap. Que vous pouvez ensuite transmettre à la personne de votre choix. 9. Une vidéo, un message vocal que vous pourrez envoyer à la personne de votre choix également. 10. Votre animal de compagnie pour vous entrainer à l'évoquer à un humain, toujours plus rassurant. 11. Un inconnu. Moi. Même si je ne suis pas sûr d'être compétent en conseil et surtout de me sentir impuissant. Ne vous attendez alors pas à recevoir des conseils de très bonne qualité mais je ferai de mon mieux. Je ne sais pas s'il est possible d'envoyer des messages sur ce site. Si ce n'est pas le cas, vous pouvez me demander mon email en commentaire.
N'oubliez jamais. Vous méritez de vivre. Vous êtes une personne extraordinaire, gentille, belle, intelligente et fortement méritante et admirable. Tôt ou tard, tout ira mieux et vous réaliserez vos rêves.

Et voici, pour les plus curieux, mon texte écrit sous l'emprise de cette étrange colère après avoir fini cette série.
"Je me suis retrouvé au milieu de cette dense foule, cachant ridiculeusement sa peine par des sourires increuvables. Pourtant, je sais bien que je ne suis pas le seul à souffrir. Beaucoup se cachent dérrière des personnes dont la faiblesse est démontrable, pour dissimuler la leur. Les personnes les plus mals dans leur peau sont souvent celles qui font le plus souffrir les autres. Et ce n'est pas nouveau. Ils se servent de leurs complexes pour faire ressortir les nôtres. Mais alors, en cherchant de l'attention et de la compassion, vous provoquez exactement le contraire. A ce moment-même, mon palais eest amèrement subjugué par la colère et la haine que j'entretiens envers ces gens. Ceux qui détruisent des vies au prix de protéger la leur. Au milieu de tous ces clones, je me suis senti tellement seul. Ce genre de solitude que l'on entretient alors qu'on est entouré de milliers de personnes. Ce genre de solitude qui ne s'exprime pas et qui n'a parfois pas de raisons. Ou bien elles sont simplement silencieuses. J'aimerais pouvoir rendre justice à toutes ces personnes qu'ils ont fait souffrir et pourtant, quand je me retrouve devant leurs pleurs et leur désespoir, c'est un sentiment immense d' impuissance qui me submerge. Mon ventre se creuse, ma respiration se limite et mes pensées s'estompent. Je n'ai plus les capacités que les humains détiennent à la naissance."

Pour les personnes les plus fragiles, celles qui ont subi du harcèlement, une agression, un abus physique, je vous déconseille cette série. Bien qu'elle rend sûrement hommage à vous, les personnes qui souffrent en silence et qui essaient de tourner la page. Je crois bien qu'il serait presque sadomasochiste de vouloir l'a regarder si vous êtes dans ce cas-là. Mes paroles peuvent vous paraitre absurdes, exagérées. Mais cette série se rapprochent fortement de la réalité et je ne crois pas que revoir son passé à travers un média, ne soit la meilleure idée pour avancer.